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Après avoir dépassé l’embarcadère vous abordez un édifice de briques imposant. En examinant la façade côté nord qui fait directement face à la gare, on pourrait également penser à l’entrée d’une gare.
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Beurs van Berlage
En fait vous vous trouvez devant un bâtiment considéré comme hors norme pour l’époque à savoir la Bourse de Berlage, du nom de son architecte Hendrik Petrus Berlage. A la fin du 19eme la situation économique d’Amsterdam est florissante ce qui explique toutes ses nouvelles constructions déjà citées. En 1896 la ville d’Amsterdam décide que le moment est venu de construire une nouvelle bourse, l’ancienne ne répondant plus aux exigences de l’époque qui s’annonce.. C’est Hendrik Petrus Berlage qui va avoir la charge de la concevoir. Or Berlage est un socialiste convaincu qui croit que les jours du capitalisme sont comptés et par voie de conséquence ceux des établissements boursiers. Il rêve de faire du bâtiment qu’il projette de construire un palais du peuple dans lequel celui-ci pourra se consacrer à des tâches créatrices une fois que le capitalisme disparaîtra. Il va donc s’inspirer du Palazzo Publico de la ville de Sienne en Italie. Quant au style il sera difficile de le placer dans une seule case car il donnera dans le Jugendstil comme dans l’art néo roman. Berlage concevra les murs de briques massifs suivant l’idée qu’il se fait d’une société réellement démocratique: seul nous ne sommes rien, en masse nous constituons une force. Les travaux débutent en 1898 et s’achèvent en 1903. Longez maintenant le bâtiment en direction de la façade côté sud qui fait face au grand magasin de Bijenkorf. Arrivés devant la façade côté sud, on pense immédiatement à une église. Ce n’est pas le cas mais dans l’esprit de Berlage le bâtiment de la Bourse devait s’adapter aux édifices importants se trouvant dans son périmètre . En 1903 le magasin de Bijenkorf n’existe pas encore mais en revanche la Nouvelle Église ne se trouve pas loin d’où ce choix d’une façade et d’une entrée évoquant une église. La tour et son clocher trouvent leur inspiration à partir de La Torre del Popolo de la ville de Brescia en Italie. Comme le choix de la façade côté nord rappelant une gare.
La Bourse inaugurée en 1903 n’aura accompli sa fonction que pendant 13 ans. De nos jours, on organise parfois des expositions et les locaux sont loués à des entreprises du secteur tertiaire. En 1999 elle a été désignée par le Congrès International des Architectes comme étant l’un des 100 édifices les plus marquants du 20 eme siècle.
Il suffit maintenant de vous retourner pour voir l’entrée du grand magasin de Bijenkorf, ce qui veut dire en français la Ruche. Les dernières décennies du 19eme siècle ont vu apparaître une nouvelle forme de commerce appelée les Grands Magasins. Émile Zola en a fait le thème de son livre intitulé Au Bonheur des Dames dans lequel les petits commerçants vendant des fils, des tissus et des étoffes se voient concurrencés par l’apparition de magasins à Paris comme le Bon Marché. Le fondateur du Bijenkorf a débuté à partir d’un petit magasin dans une rue parallèle au Damrak. Désirant l’agrandir, il a pendant les travaux continué ses activités dans un un magasin provisoire directement situé sur le Dam. Voyant son chiffre d’affaires augmenter en raison de la position du magasin sur le Damrak, il a alors décidé de s’y installer définitivement et d’investir dans la construction d’une plus grande surface de vente. Débutés en 1911, les travaux ont été achevés en 1915. En le longeant et en regardant l’entrée principale à partir de la place du Dam, vous y trouverez une légère ressemblance avec le Palais Royal. L’architecte qui l’a conçu à voulu rendre ainsi hommage à Jacob van Kampen, architecte de l’actuel Palais Royal.
Le fondateur de la Bijenkorf Jacob Goudsmit étant juif, le magasin était considéré par l’occupant comme une affaire juive et dès 1941 tous les juifs possédant un magasin ou une entreprise étaient obligés de la remettre aux mains d’un administrateur non juif. Ce qui fut également le cas pour Goudsmit. Actuellement toutes les marques de luxe ont leur stand dans les locaux de la Bijenkorf. Vuitton par exemple. Ou Gucci.
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